chapitre V

- QU’AS-TU FAIS ?! La voix de Papa résonnait dans Dun Morogh
J’essayais de le calmer
- Ce n’est qu’un vieux fou, qui ne connaît que sarcasmes et humiliations, il n’a pas la sagesse d’un instructeur, avec lui je n’aurais pas appris grand-chose de toute manière, dis lui Maurice !
Maurice, qui s’était allongé au coin du feu, daigna relever la tête pour me réponde en baillant,
- Barto, débrouille toi toute seule ma grande, comment veux tu que j’explique quoique ce soit ? je ne suis qu’un ours !
Papa repris de sa grosse voix
- Et que vas-tu faire maintenant, hein ? Qui va t’apprendre la chasse ? Car avec ce que tu viens de faire, aucun maître chasseur ne voudra de toi dans ces classes ! Tu es bien trop indisciplinée, j’aurais du t’envoyer au couvent quand j’en ai eu l’occasion !
Même si je savais que ce que j’avais fait était juste, je ne pouvais que me sentir coupable d’avoir mis papa dans une telle colère.
- C’est Maurice qui va tout m’apprendre, ne t’inquiète pas, c’est un excel…
- Cet ours !!! dit il en montrant du doigt la montagne de graisse avachie ronflant de toutes ces narines au coin du feu.
- Oui, parfaitement ! Même s’il n’en a pas l’air (Maurice sentant qu’on parlait de lui, interrompit ces ronflements et nous regarda d’un œil endormi, ce qui n’aida pas dans ma plaidoirie) est bien plus utile que 10 maîtres nains !
Papa pris une chaise et se laissa tomber dessus, fatigué, il pris une chopine mais ne bu pas, il ne dis pas un mot pendant quelques minutes, il semblait pensif les yeux rivés sur la mousse de sa bière.
Il reprit d’un ton plus calme
- Bartoki, cela me fend le cœur de dire cela à l’un de mes enfants, mais tu ne peux pas rester ici, tu dois partir.
- Mais papa…ma gorge semblait très sèche subitement
- Ce qui c’est passé va faire jaser beaucoup de monde en ville, et tu sais que les rumeurs vont bon train avec tous ces gnomes qui traînent dans les parages. Tout cela ne va pas arranger nos affaires, et si tu restes cela ne fera qu’échauffer les esprits, ce n’est pas bon pour la distillerie.
J’acquiesçais, non sans peine, la gorge serrée
- Tu vas aller chez ton oncle Agnar, aux dernières nouvelles il est aux hinterlands, loin au nord, la route sera longue est périlleuse, mais tu dois partir.

Je regardais autour de moi, tout semblait si familier et différent à la fois, le brouhaha des habitués autour des tables en bois, le claquement des chopines entre elles, l’odeur de bière et de sueur, oncle Belm au comptoir, Bartoline assise sur une marche en train de lire un bouquin, Dwarfi avec une paire de ciseaux à la main, les approchant discrètement des moustaches d’un nain endormi et saoul… ma famille… tout cela je devrais y renoncer dès ce jour.
Mon cœur bat fort, mais semble s’arrêter,
Je me lève,
Je serre Papa dans mes bras, je lui chuchote qu’un jour il sera fier de moi,
J’embrasse les deux petits et leur fait promettre d’être sage,
Bartoline pleure mais m’en fait la promesse,
Dwarfi semble furieux, il s’enfuit,
J’appelle Maurice, on doit partir.

huhuhu